Faire percevoir une malformation cardiaque ou faciale aux futurs parents concernés, ou encore construire sensoriellement le statut parental de personnes déficientes visuelles, tels sont les objectifs des docteurs Jean-Marc Levaillant, échographiste, et Romain Nicot, chirurgien maxillo-facial.

 

Précurseur de l’échographie 3D en 1989, le docteur Levaillant a d’abord fabriqué artisanalement des volumes à toucher pour enseigner la chirurgie du bec-de-lièvre ou de l’asymétrie de la face, avec son confrère Romain Nicot: «les étudiants pouvaient tenir dans leurs mains ce qu’ils voyaient aussi sur écran». La rencontre de futurs mères, pères ou couples de parents handicapés de la vue leur a donné l’idée de transférer à une imprimante en relief les fichiers informatiques générés par un échographe 3D standard. La production nécessite quelques heures, mais coûte seulement 25 Euros.

«Ce n’est pas un gadget», ni du marketing, précise le docteur Nicot. Pour le prouver, dans le cadre du Centre d’Échographie de la Femme et du Fœtus à Créteil, un programme de recherche est en cours afin d’apprécier la plus-value cognitive, psychologique et sociale pour les futurs parents. Grâce (notamment) aux mesures transmises par un bracelet connecté, il s’agit de comparer l’intensité de leur ressenti lorsque le médecin leur décrit verbalement l’écran qu’ils ne voient pas, et lorsqu’ils palpent eux-mêmes l’échographie tactile.

Autre application à venir, faire de l’information prénatale sur certaines pathologies pour anticiper leur prise en charge: avec l’image, «il est parfois difficile de faire percevoir une malformation, les parents peuvent se faire des idées préconçues. […] Ils auront entre les mains un objet qu’ils peuvent toucher pour mieux comprendre l’anatomie ou l’anomalie en cause».

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