La récolte des algues, notamment en Bretagne, est devenue une activité économique, parfois mécanisée. Dans un article de 2015, l’anthropologue Clément Garineaud synthétise les résultats de sa thèse concernant la gestuelle et les perceptions des récoltants à la main ou à la machine.
Différentes algues sont utiles dans les industries alimentaire, pharmaceutique, cosmétique… ou pour fabriquer des engrais. Quand elles sont récoltées à pied, les goémoniers repèrent leur possible présence à l’œil, par la variation de la couleur de l’eau, mais c’est à la main qu’ils identifient l’espèce qu’ils recherchent: par exemple, la coralline se distingue tactilement de la laminaire par sa texture, son épaisseur et son poids. Au point que certains cueilleurs, quitte à se blesser, préfèrent travailler sans gants pour la reconnaître plus vite et l’arracher plus efficacement.
Quand la récolte se fait en bateau et à la machine, le choix de l’espèce n’est plus possible, mais la différence de vibration des manettes indique si le rocher est nu ou tapissé d’algues. C’est ensuite la variation de bruit du moteur qui permet d’évaluer la quantité recueillie et de ne pas faire forcer le matériel. Dans tous les cas, l’œil sert surtout à la vérification du résultat après coup.
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