De la 3D texturée au petit théâtre, la médiathèque de Chemillé nous invite à découvrir du bout des doigts ces adaptations de tableaux, de photographies et d’images de films du patrimoine. Lieu: 5, rue du Petit Bourg, 49120 Chemillé-en-Anjou. Tél. 02 41 29 03 05.

Vues d'en haut, des mains en train de toucher plusieurs oeuvres sur une table. Les mains touchent une reproduction, à plat et en relief du cyprès de Van Gogh. D'autres oeuvres sont sur la table, toutes adaptées de Van Gogh, dont une maquette où deux personnages en pâte solide sortent du tableau. Sur chaque adaptation, les protagonistes sont en relief tandis que les détails de coups de pinceaux sont des matières (laine, rubans etc.).

 

Professeure de lettres et enseignante spécialisée, Gabrielle Sauvillers travaille depuis huit ans dans des collèges incluant des élèves porteurs de handicaps visuels ou cognitifs. Afin de les préparer à l’analyse de l’image et à l’histoire des arts, elle conçoit pour eux, avec passion, des adaptations tactiles originales de tableaux, de photographies et d’images de films du patrimoine. Ces « interprétations tactiles » proposent de s’approprier les œuvres sous forme de petits théâtres, de maquettes, de modelages, d’adaptations en 3D texturée permettant un glissement vers une 2D texturée.

Deux objectifs

Le premier est d’amener les élèves «éloignés» du visuel à construire à travers le toucher des concepts d’analyse de l’image (les plans, la netteté, le flou, les lignes de fuite, la perspective, les contrastes, les couleurs chaudes, froides, complémentaires, la construction cubiste, l’esprit impressionniste ou pointilliste…), la structure et l’esprit des tableaux et des photographies du patrimoine.
Le second, de produire des émotions esthétiques tactiles, de faire naître des échanges entre tous les élèves et de croiser leurs sensibilités. Dans ce but, Gabrielle Sauvillers recourt à des techniques très variées selon l’œuvre étudiée, les objectifs pédagogiques et les concepts à transmettre. Le correspondant d’Ouest France observe par exemple, à propos de la célèbre Vague d’Hokusai: «il est également intéressant de noter que la présence de barques, dans l’estampe, échappe parfois au regard. Ce qui n’est pas le cas dans la représentation tactile».

Une infinité de possibles

Les approches qu’elle propose étant le fruit d’une analyse rigoureuse de l’œuvre, mais aussi de sa propre subjectivité, Gabrielle Sauvillers désigne son travail d’adaptation, d’accessibilisation de l’art, comme des «interprétations tactiles». Il s’agit en effet de propositions liées à sa sensibilité, parmi une infinité de possibles. Elles peuvent être appréhendées par tous les publics, sous bandeau, sous forme d’exposition éphémère tactile, en milieu scolaire ou dans les musées, lieux d’exposition, centres culturels, médiathèques. Des thématiques variées peuvent être conçues sur mesure selon les projets des lieux d’accueil.
Afin de les offrir à explorer, une petite formation est nécessaire. Pour cette raison, Gabrielle Sauvillers vient installer et désinstaller les expositions éphémères tactiles, et former les médiateurs qui les présenteront et guideront leur exploration. Elle peut également proposer des interventions présentant sa démarche ou des week-ends de formation à la conception d’interprétations tactiles, auprès d’artistes amateurs, étudiants ou professionnels. Des commandes d’adaptations peuvent également être envisagées.
La plupart de ses cinquante transpositions sont visibles sur la page Facebook de Gabrielle Sauvillers et sont disponibles à la demande.

Dates suivantes d’exposition

  • du 13 septembre au 18 octobre à Fourchambault (Nièvre)
  • du 8 novembre au 6 décembre à Lys-Haut-Layon (Maine-et-Loire).
  • Le 2 mai 2023, Gabrielle Sauvillers a écrit:
    « je ne mesurais pas ce que mes adaptations pourraient faire surgir comme sensations et émotions auprès d’un public d’Ehpad, ni tout l’intérêt qu’elles pourraient susciter pour des personnes de la grande ruralité, pour qui l’accès aux œuvres exposées dans des musées est hors de portée… Je crois que mon travail reprend là un souffle nouveau, et que la route qui s’ouvre sera longue et riche. »

    Consulter le dossier du site les doigts qui rêvent
    et les articles de Ouest France1 et Ouest France2.

    Photographie d’illustration: Page facebook de Gabrielle Sauvillers