Hetty Roessingh, professeure à L’École d’éducation Werklund, Université de Calgary, insiste sur l’importance du toucher manuel dans l’interaction de l’enfant avec l’environnement, puis dans l’apprentissage du langage oral, de la lecture et de l’écriture. Son article vient d’être traduit par le site franco-canadien The Conversation.

main écrivant au stylo

main écrivant au stylo

Cette spécialiste fait d’abord allusion au fait que l’espèce humaine s’est développée grâce à la station debout qui a permis l’habileté manuelle, l’augmentation de la taille du cerveau et l’élaboration du langage. Elle montre ensuite que l’interaction naturelle avec nos semblables humains doit toujours précéder et accompagner l’interaction artificielle avec les machines, même lorsque celles-ci sont dites «intelligentes». Cela est vrai pour la réception de l’information par la lecture, par l’écoute ou par la mise en relation du texte avec l’image. Cela vaut également pour sa production par l’écriture, aussi bien au niveau de la gestuelle de formation des lettres qu’à celui de la composition du message. «Les enfants ont un besoin fondamental d’assimiler et d’apprendre leur monde par contact direct, principalement avec leurs mains, en temps réel. Cela permet d’apprendre à reconstruire le monde extérieur par des représentations internes et à le nommer par le langage. […] Les simulations visuelles sur écran ne remplacent pas l’expérience directe.»

Hetty Roessingh inscrit sa réflexion dans le cadre conceptuel de la «littératie», que Le Grand Robert définit ainsi : «1995; calque de l’anglais literacy (1883). Anglicisme, français du Canada. Aptitude à lire et à communiquer une information écrite dans la vie quotidienne.» D’abord synonyme d’«alphabétisation», le mot désigne beaucoup plus largement les compétences informationnelles, «dans le domaine de l’utilisation et de l’organisation des connaissances» (OCDE). Alberta Education () définit la littératie comme «l’habileté, la confiance et la volonté d’interagir avec le langage pour acquérir, construire et communiquer un sens dans tous les aspects de la vie quotidienne. […] Le développement de la littératie se produit non seulement à l’école, mais dans tous les aspects de la vie quotidienne, par exemple: en interagissant avec les autres lors d’une conversation; en lisant les cartes routières, les annonces, les journaux, les recettes, les manuels et les sites Web; en analysant et en interprétant une grande quantité d’information médiatique; en écrivant des poèmes, des chansons, des rapports, des blogues et des courriels.»

Lire l’article sur theconversation.com.