L’anthropologue Jean-Marie Gueullette analyse la parole de nombreux ostéopathes, notamment lors de stages de formation. « Exprimer aussi précisément que possible ce que d’habitude ils perçoivent sans le partager » suscite une évolution de leur pratique professionnelle.

Mains d'un praticien sur l’arrière du pied d'un patient

« Les ostéopathes sont des thérapeutes qui touchent leurs patients, dans une société qui laisse peu de place au contact corporel, mais qui les touchent avec délicatesse. On pourrait presque dire, paradoxalement, qu’ils touchent avec distance » (page 15). Car la main est loin d’être seulement l’outil de leurs actes thérapeutiques : elle est le médium de leur perception et, « plus profondément de la relation entre le praticien et son patient » (page 1).
En conformité avec la hiérarchie occidentale entre les cinq sens, quand les ostéopathes parlent de leurs mains, « c’est le vocabulaire de la vision qui est au premier plan » (page 3). Mais « apprendre à communiquer sur la perception change la perception. En la nommant, ils constatent qu’elle évolue » (page 24). Comme le dit une professionnelle, « pas de pétrissage, mais le contact, les mains ça permet ça aussi » (page 15).

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