Le 25 octobre 2022, à Toulouse, l’AFONT et Les Chemins Buissonniers ont reçu les sculptures en plâtre de douze pollens et trois cristaux, conçues par André Naegelen d’après les photographies au microscope électronique de Didier Cot. S’émerveiller et comprendre !…

 

Une des médiatrices des Chemins Buissonniers et le président de l'AFONT debout devant une des oeuvres composées d'un pupitre, d'une sculpture en relief et d'un agrandissement photographique d'une vue du pollen au microscope, colorisé. L'oeuvre représente le pollen du chèvrefeuille, sortes de petites chouquettes écrasées, comme moelleuses, disposant d'une multitude de petits grains en surface.

 

Il s’agit du premier noyau des futures collections de la Fondation du Toucher, lieu ressource d’objets tangibles que l’AFONT espère créer à moyen terme. Ce matériel muséographique vient d’être sauvé de l’oubli grâce à son transfert à notre association par la Fédération des Aveugles de France. Il comporte les photographies colorisées et les transpositions en haut-relief de

  • douze pollens aux formes arrondies et souvent foisonnantes : le bégonia, le chèvrefeuille, le cyclamen, le cyprès, la glycine, le lys, le laurier-tin (ou viorne tinus), le mimosa, l’œnothère (ou onagre rose), le pin, le romarin et la rose ;
  • trois zéolithes aux formes dépouillées et souvent anguleuses : type A, ZSM 5 et ZSM 5-2. Ces microcristaux minéraux, souvent produits en laboratoire mettent en valeur, par contraste, la diversité du vivant.

Une série de belles rencontres

Didier Cot est ingénieur d’étude à l’université de Montpellier, spécialisé dans la microscopie de pointe, et pratique assidûment la photographie. En 2011, à l’occasion de l’Année de la chimie et de la 20e Fête de la science, il a souhaité mettre l’infiniment petit à la portée du grand public grâce à ses colorisations de clichés pris au microscope électronique (dont les originaux sont en grisaille). Pour rendre ce travail accessible à tous, il a fallu la rencontre du sculpteur André Naegelen, qui a transposé les images en sculptures. Il déclarait à Hélène Gosselin du quotidien local L’Hérault du jour : « S’agissant d’objets tout petits, la question était de savoir comment faire pour qu’ils soient accessibles par le toucher sur plusieurs faces. Il fallait trouver une solution en trois dimensions […] et je n’ai pas voulu reproduire les photos mais créer une découverte, être à l’écoute de ce que l’on observe sous les doigts et les yeux ».
C’est ce que permettent les hauts-reliefs, où chaque pollen agrandi apparaît une dizaine de fois dans des positions différentes, comme s’il flottait dans une boîte de Petri. Pour compléter le dispositif, la médiatrice scientifique Jennifer Carré a créé des audioguides avec deux jeunes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, et l’équipe a acheté les odorants des espèces végétales, quand ils existaient. L’exposition a ainsi pu s’intituler : « Au-delà de la vision : une approche du percevoir », car, au quotidien, les pollens ne nous sont perceptibles qu’indirectement, par l’agrément des fragrances ou le désagrément des allergies.
Faute de partenaires pour organiser son itinérance, ce matériel est resté stocké dans un sous-sol, jusqu’à la rencontre entre l’AFONT, dont le président avait participé à l’événement d’origine, et Les Chemins Buissonniers, dont le projet « Au-delà du regard » vise à sensibiliser tous les publics à la diversité des perceptions par des événements et ateliers mobilisant les sens autres que la vue (toucher, goût, odorat, ouïe). La Fondation du Toucher est désormais propriétaire de ces œuvres, dont Les Chemins Buissonniers vont assurer le rayonnement artistique et scientifique.

Consulter le site leschemins-buissoniers.fr

Photographie d’illustration: Cathy Verine.